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Oscar Wilde : Soyez vous même les autres sont déjà pris

Date : 17/09/2025 - Par Coussin & Compagnie

"L'art de l'authenticité selon Oscar Wilde

Dans le panthéon des maximes immortelles qui traversent les siècles, peu de phrases résonnent avec autant de force et d'élégance que cette pensée d'Oscar Wilde : "Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris". 

Cette citation, devenue l'un des aphorismes les plus célèbres de la littérature anglo-saxonne, cristallise en quelques mots la quintessence de la philosophie wildienne. Elle révèle un écrivain en lutte perpétuelle contre les conventions sociales, un dandy de l'esprit qui fit de l'individualisme un art de vivre. 

Pour comprendre la portée révolutionnaire de cette phrase, il convient de plonger dans l'univers fascinant de son créateur, ce génie irlandais qui bouleversa la société victorienne par son audace intellectuelle et sa soif d'authenticité.

Les racines du génie : Enfance et formation d'Oscar Wilde

Un berceau littéraire à Dublin

Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde voit le jour le 16 octobre 1854 dans une demeure patricienne de Dublin, au cœur d'une Irlande alors sous domination britannique. Cette naissance n'est pas anodine : elle inscrit d'emblée l'enfant dans une double appartenance, irlandaise et britannique, qui nourrira plus tard ses réflexions sur l'identité et l'authenticité personnelle. 

Son père, Sir William Robert Wills Wilde, chirurgien ophtalmologue de renom et antiquaire passionné, incarne l'érudition victorienne dans ce qu'elle a de plus noble. 

Sa mère, Lady Jane Francesca Agnes Elgee, connue sous le nom de plume "Speranza", brille dans les salons dublinois par ses vers patriotiques et sa ferveur nationaliste irlandaise.

Cette atmosphère familiale, saturée de culture et d'intellectualité, forge dès l'enfance la sensibilité exceptionnelle du futur écrivain. Les conversations du salon familial, où se mêlent archéologie, poésie et politique, éveillent chez le jeune Oscar un goût précoce pour les joutes verbales et les formules brillantes. 

L'influence maternelle s'avère particulièrement déterminante : Jane Wilde transmet à son fils cette passion pour les mots qui font mouche, ces phrases ciselées qui marquent les esprits et défient les conformismes.

L'école de l'excellence : Trinity college et Oxford

En 1871, Oscar Wilde intègre le prestigieux Trinity College de Dublin, où il se distingue rapidement par son intelligence fulgurante et son éloquence naturelle. Ses professeurs remarquent cette capacité rare à manier l'ironie et le paradoxe, talents qui préfigurent déjà le style de l'écrivain mature. 

C'est durant ces années dublinoises qu'il découvre les classiques grecs et latins, nourrissant une fascination durable pour la beauté antique et l'art de vivre hédoniste.

Le véritable tournant intellectuel survient en 1874, lorsque Wilde obtient une bourse pour poursuivre ses études au Magdalen College d'Oxford. Dans cette université mythique, il rencontre deux figures tutélaires qui marqueront à jamais sa conception de l'art et de la vie : John Ruskin, théoricien de l'esthétisme, et Walter Pater, apôtre de "l'art pour l'art". 

Ces rencontres providentielles révèlent à Wilde sa vocation véritable : faire de l'existence elle-même une œuvre d'art, cultiver la beauté comme d'autres cultivent la vertu.

C'est à Oxford que germent les prémices de sa philosophie de l'individualisme. Wilde observe ses condisciples, note leurs mimétismes sociaux, leurs déguisements identitaires. Il comprend intuitivement que la plupart des hommes vivent dans l'imitation plutôt que dans l'authenticité, préférant endosser des rôles convenus plutôt que d'affirmer leur singularité. Cette observation sociologique nourrira plus tard sa réflexion sur l'importance d'être soi-même.

L'émergence d'une voix littéraire : oeuvres et philosophie

Les premiers écrits : Vers une esthétique de l'individualisme

Les années 1880 marquent l'éclosion littéraire de Wilde. Installé à Londres après ses brillantes études oxoniennes, il devient rapidement une figure incontournable des cercles artistiques et mondains. 

Ses premiers recueils poétiques, notamment "Poèmes" publié en 1881, révèlent un style déjà personnel, imprégné de sensualité et de raffinement esthétique. Mais c'est dans ses essais critiques que se dessine véritablement sa pensée philosophique.

"Le Critique comme Artiste" (1891) et "L'Âme de l'Homme sous le Socialisme" (1891) exposent sa vision révolutionnaire de l'individualisme. Wilde y développe l'idée que chaque être humain porte en lui une essence unique, un moi authentique qu'il convient de cultiver contre toutes les pressions conformistes de la société. 

Cette théorie de l'individualisme créateur s'oppose radicalement aux dogmes victoriens de l'uniformité morale et sociale.

Le portrait de Dorian Gray : Miroir de l'authenticité perdue

Publié en 1890, "Le Portrait de Dorian Gray" constitue l'aboutissement romanesque de sa réflexion sur l'identité et l'authenticité. À travers l'histoire de ce jeune homme qui vend son âme pour préserver sa beauté, Wilde explore les mécanismes de l'aliénation personnelle. 

Dorian incarne parfaitement l'homme qui renonce à être lui-même pour adopter une identité factice, fût-elle séduisante.

Le personnage de Lord Henry Wotton, mentor cynique du protagoniste, distille tout au long du roman ces aphorismes brillants qui font la signature wildienne. 

C'est dans cette œuvre que l'on trouve les prémices de la célèbre citation sur l'authenticité, formulée sous diverses variantes : "Soyez vous-même, c'est la seule chose qui vaille la peine", ou encore "Il faut toujours être un peu improbable".

Le théâtre comme laboratoire social

C'est sur les planches londoniennes que Wilde livre ses observations les plus acérées sur la comédie sociale de son époque. "L'Importance d'être Constant" (1895), chef-d'œuvre d'ironie et de finesse psychologique, démonte avec une précision chirurgicale les mécanismes du paraître social. 

Ses personnages évoluent dans un monde de faux-semblants où l'identité se négocie et se transforme au gré des convenances.

Cette pièce illustre magistralement le propos de la citation qui nous occupe : tous les personnages jouent des rôles, endossent des identités d'emprunt, si bien que l'authenticité devient la denrée la plus rare. 

Wilde y démontre avec un humour féroce que la société victorienne a transformé l'existence en perpétuel carnaval où nul n'ose plus être simplement lui-même.

Genèse et signification de "Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris"

L'émergence de la formule

Cette citation emblématique cristallise des années de réflexion wildienne sur l'individualisme et l'authenticité. Bien que sa première occurrence écrite précise soit difficile à dater avec certitude, elle apparaît dans plusieurs variantes à travers l'œuvre de Wilde, notamment dans ses conversations rapportées et ses aphorismes collectés posthumement.

 La formule définitive semble émerger vers 1888-1890, période de maturité créative exceptionnelle où Wilde produit simultanément ses œuvres majeures.

Cette phrase s'inscrit dans la tradition des moralistes français que Wilde admirait, de La Rochefoucauld à Chamfort, maîtres de l'art de condenser une vérité complexe en quelques mots percutants. 

Mais contrairement à ses prédécesseurs, souvent désabusés, Wilde y insuffle une note d'optimisme et d'encouragement : être soi-même n'est pas seulement possible, c'est un devoir envers sa propre nature.

Une philosophie de l'originalité

Au-delà de sa formulation saisissante, cette citation révèle la profondeur de la pensée wildienne sur la condition humaine. 

Pour Wilde, l'originalité n'est pas une posture ou un artifice, mais l'expression naturelle d'une individualité épanouie. Dans une société obsédée par la conformité, oser être authentique devient un acte révolutionnaire.

Cette philosophie s'enracine dans l'observation attentive que Wilde porte sur son époque. Il constate que la plupart de ses contemporains vivent dans l'imitation perpétuelle : imitation des modèles sociaux, des codes vestimentaires, des opinions dominantes. 

Cette standardisation de l'existence produit, selon lui, une société d'êtres interchangeables, privés de leur essence singulière.

La seconde partie de la citation, "tous les autres sont déjà pris", révèle l'humour caractéristique de Wilde tout en formulant une vérité profonde : l'impossibilité ontologique de l'imitation parfaite. 

On ne peut être authentiquement quelqu'un d'autre, car cette place est déjà occupée par l'original. Il ne reste donc qu'une voie d'accomplissement : développer sa propre singularité.

L'influence des philosophes et moralistes

Cette maxime s'alimente aux sources philosophiques que Wilde fréquentait assidûment. L'influence d'Emerson et de son transcendantalisme américain transparaît dans cette exhortation à la confiance en soi et à l'indépendance spirituelle. 

Le "Self-Reliance" emersonien trouve ici une formulation wildienne, plus incisive et plus mémorable.

Nietzsche, contemporain de Wilde, développait parallèlement des idées similaires sur l'individualisme créateur et le dépassement des valeurs grégaires. Sans contact direct avéré entre les deux penseurs, leurs réflexions convergent vers cette nécessité de cultiver sa singularité contre les forces niveleuses de la société moderne.

L'héritage intemporel : Résonances contemporaines de la pensée wildienne

Une modernité troublante

Plus d'un siècle après sa formulation, cette citation d'Oscar Wilde conserve une actualité saisissante. Notre époque, marquée par la globalisation culturelle et l'uniformisation des modes de vie, rend l'injonction wildienne plus pertinente que jamais. 

Les réseaux sociaux, paradoxalement, amplifient les phénomènes d'imitation que dénonçait déjà l'écrivain irlandais : profils standardisés, opinions formatées, existences moulées sur des modèles viraux.

La psychologie moderne valide intuitivement l'intuition wildienne. Les recherches sur l'authenticité personnelle démontrent que vivre en accord avec sa vraie nature constitue un facteur déterminant de bien-être psychologique et d'épanouissement. 

L'écart entre le "soi authentique" et le "soi social" génère stress et insatisfaction existentielle.

Un message de libération

Cette citation fonctionne comme un manifeste de libération personnelle. Elle invite chacun à abandonner les masques sociaux, à renoncer aux rôles imposés par les conventions, pour retrouver cette voix intérieure que la société s'efforce souvent d'étouffer. 

Wilde y formule un droit fondamental : celui d'être différent, celui de cultiver sa singularité sans s'excuser.

Dans un monde qui privilégie souvent la standardisation au nom de l'efficacité, cette pensée wildienne rappelle que la diversité humaine constitue une richesse irremplaçable. 

Chaque individualité préservée enrichit la palette des possibles humains.

FAQ : Comprendre la philosophie wildienne de l'authenticité

Quelle est l'origine littéraire précise de cette citation ?

Cette citation d'Oscar Wilde émerge de sa production littéraire et conversationnelle des années 1880-1890, période de maturité créative. 

Bien qu'elle apparaisse sous diverses formulations dans ses œuvres et ses bons mots rapportés, elle synthétise parfaitement sa philosophie de l'individualisme développée dans ses essais critiques et ses œuvres dramatiques. 

Elle s'enracine dans sa critique acerbe du conformisme victorien et sa théorie de l'art de vivre authentique.

Comment cette pensée s'articule-t-elle avec l'œuvre générale de Wilde ?

Cette maxime traverse transversalement toute l'œuvre wildienne. On la retrouve en filigrane dans "Le Portrait de Dorian Gray" à travers la critique de l'artificialité sociale, dans ses comédies théâtrales qui démontent les mécanismes du paraître, et dans ses essais esthétiques qui prônent l'individualisme créateur. 

Elle constitue le fil rouge de sa philosophie personnelle, de ses premières poésies à ses derniers écrits.

Quelle influence cette citation a-t-elle exercée sur la pensée moderne ?

Cette formule wildienne a profondément marqué la pensée contemporaine sur l'individualisme et l'authenticité. Elle préfigure les théories psychologiques modernes sur l'épanouissement personnel et influence durablement les mouvements de libération individuelle du XXe siècle. 

Sa pertinence traverse les époques car elle touche à une vérité anthropologique fondamentale : la nécessité pour chaque être humain de cultiver sa singularité.

En quoi cette pensée était-elle révolutionnaire à l'époque victorienne ?

Dans la société victorienne rigidement codifiée, cette injonction à l'authenticité constituait une véritable subversion. L'époque privilégiait la conformité sociale, les rôles prescrits selon la classe et le genre, l'uniformité morale. 

Wilde y oppose un individualisme radical qui place l'épanouissement personnel au-dessus des conventions sociales, préfigurant les révolutions culturelles du siècle suivant.

Comment interpréter l'humour contenu dans cette formulation ?

L'humour wildien fonctionne ici comme un révélateur de vérité. En suggérant que "tous les autres sont déjà pris", Wilde pointe avec ironie l'absurdité de l'imitation : pourquoi s'obstiner à copier ce qui existe déjà ? 

Cette chute humoristique masque une argumentation logique implacable tout en rendant le message mémorable et percutant. C'est le génie de l'aphorisme wildien : concilier profondeur philosophique et brillant esprit.

Conclusion : L'Éternelle Actualité d'une Sagesse Littéraire

Cette citation immortelle d'Oscar Wilde transcende les frontières temporelles pour nous rappeler une vérité essentielle : notre authenticité constitue notre plus précieux trésor. 

Dans un monde qui nous pousse sans cesse vers la conformité et l'imitation, ces quelques mots résonnent comme un hymne à la liberté individuelle et à la créativité personnelle.

L'héritage wildien nous enseigne que l'originalité n'est pas un luxe réservé aux artistes, mais un droit fondamental de tout être humain. 

Cultiver sa singularité, oser affirmer sa différence, résister aux pressions uniformisantes : autant d'invitations que nous lance encore aujourd'hui cet esprit libre qui révolutionna la littérature de son temps.

En ces temps d'incertitude identitaire et de standardisation culturelle, la voix de Wilde nous parvient plus claire que jamais. 

Elle nous rappelle que notre époque a plus que jamais besoin d'individualités authentiques, d'esprits libres capables de penser hors des sentiers battus. 

Car comme le proclamait le maître dublinois, être soi-même demeure la plus belle des révoltes et la plus nécessaire des révolutions

Maintenant que vous connaissez mieux O. Wilde, voici nos 2 coussins "Soyez vous même ..."